Ces derniers temps, mon intérêt fut éveillé par cette paire de flambeaux de toilette également appelés « ragots ».
 
En effet, ces flambeaux étaient disposés dans les pièces réservées à la toilette ou à l’habillage.
On peut facilement imaginer que t’aille leur devait rendre plus aisée leur manipulation et leur position dans ces pièces d’intimité. 
Les savoir utilisés dans ces lieux de vie privés me fait apprécier leur charme discret. 
 
Je vous propose ici le modèle connu du célèbre bronzier PP Thomire (1751-1843), fournisseur du Garde Meuble Impérial, et de nombreuses cours royales européennes.
 
Ils sont en bronze ciselé à patine brune et dorée. Leur fût évasé tout comme la moitié de leur base ont un décor en aile de chauve-souris stylisé, caractéristique des flambeaux « ragots » de PP Thomire. Le choix de cet élément décoratif est éventuellement à mettre en parallèle avec  l’obscurité des petites pièces de vie intime qu’étaient les salles d’eau et les garde-robes où très peu de fenêtres étaient prévues.
La partie haute du fût se termine par un anneau guilloché en croisillons avant l’amorce du binet, dont la coupelle est à décor de godrons.
La dernière moitié de leur base est, elle aussi, guillochée de fins croisillons.
 
En 1810, Thomire-Duterme et Cie en livra une série de cinq paires identiques pour le Palais de Fontainebleau, dont une fut destinée à la garde-robe du petit appartement de l’Empereur au rdc, tandis que les quatre autres allaient occuper les salles de bain.
 
Cette rare paire de flambeaux est présentée dans le livre de Jean-Pierre Samoyault : 
Pendules et bronzes d’ameublement entrés sous le Premier Empire, à la page 203.
 
Bibliographie :
Jean-Pierre Samoyault : pendules et bronzes d’ameublement entrés sous le Premier Empire,
Ouvrage publié sur les crédits de recherche du ministère de la culture, de la Communication des Grands Travaux et du Bicentenaire, Éditions de la réunion des musées nationaux Paris 1989.